La musculature

Thème n°13 : La Musculature

Surtout ne comptez pas sur moi pour un cours d’anatomie. Je vais plutôt aborder l’aspect pratique, ce qu’il faut transmettre aux enfants.

 La caractéristique de la danse classique, par rapport à n’importe quelle activité sportive et physique, est qu’elle sollicite absolument et avant tout la musculature profonde.

C’est pour cela que l’effort (pourtant intense !) ne se voit pas, et que les corps des danseurs sont longilignes, quelle que soit la morphologie, les muscles externes sont travaillés en longueur et non en force.

Surtout ne comptez pas sur moi pour un cours d’anatomie. Je vais plutôt aborder l’aspect pratique, ce qu’il faut transmettre aux enfants.

 La caractéristique de la danse classique, par rapport à n’importe quelle activité sportive et physique, est qu’elle sollicite absolument et avant tout la musculature profonde.

C’est pour cela que l’effort (pourtant intense !) ne se voit pas, et que les corps des danseurs sont longilignes, quelle que soit la morphologie, les muscles externes sont travaillés en longueur et non en force.

Je l’ai abordé dans le chapitre sur la statique, la musculature profonde n’est pas accessible par le cortex, directement. La sensation seule nous permet de l’atteindre.

D’où la nécessité pour l’élève d’être concentré sur ce qu’il fait…

Un élève qui est seulement « dans le faire » et dans l’imitation de gestes n’aura jamais aucune notion de cela.

Il ne sollicitera pas les bons muscles, et si en plus il « force » il accumulera les défauts, dus à une mauvaise posture.

Je reviens au fait que dans un premier temps il faut faire du positionnel à chaque cours,

Et immédiatement dès les débuts, axer son enseignement sur la recherche de sensations.

– « Est-ce que tu sens ce qui se passe dans ton corps quand tu fais cela ? »

– « Et quand tu le fais comme ceci ? » 

– « Arrives-tu à retrouver cette sensation ? »

Tout ce qui est exécuté doit être ressenti, afin de savoir ce que l’on fait, et de pouvoir le modifier, l’améliorer, le moduler, ou même le changer. C’est cela l’apprentissage. En général l’enfant est assez ouvert à ça, SI ON L’Y ENGAGE. Autrement, tout naturellement il va préférer bouger sans se poser de questions.

Exemples de sensations à développer :

  • Etre « dans le sol », s’y appuyer, le repousser, etc…

  • Etre lourd en bas, et léger en haut, séparer le haut et le bas du corps

  • Etirer la colonne vertébrale : si ce ne sont pas les muscles paravertébraux qui sont sollicités, cela fera monter les épaules, sortir les côtes …

  • Sentir ce qui se passe DERRIERE SOI, est très important, et c’est tout un apprentissage. Il faut savoir que sur cet aspect le miroir n’arrange rien.

  • Sentir que l’on PORTE ses bras, j’en ai parlé précédemment.

  • Sentir quelle est la partie du corps qui amorce le mouvement.

  • Sentir quelles parties du corps doivent être relâchées, ou au contraire serrées.

Et ce ressenti doit être CONSCIENT, de façon à pouvoir REPRODUIRE la sensation juste, lorsqu’on l’a trouvée dans son corps, et donc réussir la technique.

J’ai tendance à dire, et je ne pense pas exagérer, qu’en danse classique, tout ce que notre corps a tendance à faire automatiquement sera faux.

 Nous ne pouvons pas nous mettre en « pilotage automatique » avant que des années de travail n’aient créé les bons réflexes, et encore !

Il faut avoir conscience de cela lorsque l’on fait travailler des enfants, même amateurs.

Ainsi la pratique de la danse classique aura modelé harmonieusement leur corps, et leur esprit aussi car tout est lié.

Ils seront aussi plus performants et à l’aise dans toute autre forme de danse. Le classique n’est pas une danse parmi d’autres. Bien compris, c’est la base de toute danse.

A nous de voir jusqu’où nous pouvons aller avec eux dans cette voie. Avec certains, pas loin, mais avec d’autre, très loin. Cela dépend de vous, et cela dépend d’eux.

Mais si nous leur apprenons des pas, des exercices, des ballets, notre devoir est de savoir les muscler efficacement pour qu’ils puissent réaliser correctement ce que nous leur proposons.

Chaque élève est différent, chaque classe est différente. Cela ne simplifie pas la tâche, et ce qui fonctionne pour certains peut s’avérer nocif pour d’autres.

Si certains professeurs ont un schéma tout tracé pour chaque âge, chaque niveau, qu’ils reproduisent d’une année sur l’autre, je ne sais pas comment ils font.

Je ne fais jamais pareil parce-que je m’adapte tout le temps à qui se trouve en face de moi.

Ce doit être pour cela que je n’arrive pas à me lasser de ce métier.

J’espère que c’est pareil pour vous !

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