L’appui en danse classique

Thème n°11 : L'appui

Eh bien non, ce n’est pas la barre, l’appui !

Contrairement à ce que certains élèves semblent croire.

En cela, je trouve que la barre est un ami fort traitre,

Et un bon fabriquant de défauts.

L’appui, c’est le sol.

Et sur ce sol, nos pieds !

Je trouve que, en général, les enfants sont beaucoup moins « dans le sol » que l’était ma génération.

Ils ont une sensibilité de la plante du pied déplorable, déjà.

Il y a un travail à faire pour cela, que je développerai quand j’aborderai le très complexe sujet du pied.

Faisons un petit parallèle : si vous voulez faire un équilibre sur les mains, vous les poserez comment au sol ?

Comme ça je suppose

 

Ça ne vous viendrait pas à l’idée de vous y prendre ainsi ?

Eh bien observez les appuis des élèves, à plat et sur demi-pointes. On se demande comment ils peuvent danser parfois. C’est sûr que de mauvais appuis vont donner lieu à plein de compensations. On pourra toujours faire la chasse aux défauts, cela n’en finira jamais.

Avant de construire la maison, on fait des fondations, et si elles sont mauvaises, la maison finira par s’écrouler.

Il faut donc accorder une attention très particulière à la façon dont l’élève appréhende le sol. Pour cela aucune recette, mais de l’observation (car c’est différent chez chacun), et bien sûr des exercices fort simples qui frisent la rééducation, mais régulièrement.

A cela s’ajoute la notion de poids du corps. Plus on est crispé, tendu, moins on le sent, son poids, moins on contrôle. Et se détendre en faisant des efforts, ce n’est pas évident.

C’est parce-que l’on n’est pas dans le sol que l’on se crispe, et parce que l’on se crispe que l’on n’est plus dans le sol !

Pour corser encore la difficulté, on est plus souvent sur une jambe que sur deux, et la conscience du poids sur la jambe de terre, qui la coquine change tout le temps, n’est pas si simple.

Depuis que l’homme tient tout seul debout, et donc il y a longtemps, Il passe innocemment de deux jambes sur une seule sans réaliser que tout d’un coup, sans prévenir, celle-ci va devoir porter le double de poids.

 Pour nous et nos acrobaties, le corps doit être prêt à cela, donc placé, tenu, étiré, porté… Avant le mouvement.

 

Être ANCRE au sol, être VRAIMENT sur sa jambe d’appui sont deux préoccupations essentielles et constantes pour nous professeurs.

 

On constate souvent que les élèves sont « dans les talons ». Les orteils sont prêts à se soulever et n’agrippent pas le sol. Ils ne peuvent pas tendre leurs jambes, doivent se déporter pour relever, ne décollent pas dans les sauts.

 

Le poids du corps doit tomber dans l’avant du pied, métatarses et orteils, sans pour autant se décaler sur ceux-ci.

Le talon s’ancre dans le sol, mais on n’y met pas le poids.

 

On le contrôle en vérifiant que l’on est toujours prêt à relever sans rien changer.

Très logiquement, la fois prochaine nous parlerons de la barre !

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