Thème n°17 : LE PIED

C’est mon dada ! J’ai eu la chance de prendre la suite d’un professeur : Bertille Lafferrière, qui m’a fait découvrir l’enseignement qu’elle-même tenait de Nora Kiss. Je n’ai rencontré personne d’autre qui pratiquait cette « spécialité ». Je trouve que c’est de l’Or. Elle a fait travailler de nombreux danseurs professionnels et futurs professionnels qui lui doivent d’avoir résolu leurs problèmes.

Je pense qu’il ne faut pas que ce travail se perde, et dans un second temps je publierai des vidéos afin d’en expliquer les bases.

Nous allons ici seulement aborder quelques fondamentaux.

TENDRE LES POINTES

Que font les enfants naturellement pour tendre leurs pieds ?? Ils serrent les orteils.

Ce qu’il ne faut surtout pas. Ces derniers doivent être allongés et sous tension mais sans crispation, ce qui atrophie le cou-de-pied, durcit le tendon d’Achille, comme ici.

Faire travailler au sol et sans chaussons, afin de voir ce qui se passe vraiment. Debout aussi pour développer les sensations, et ensuite refaire avec les chaussons, afin que l’enfant cherche à sentir la même chose, et plus tard dans les chaussons de pointes aussi !

SITUER LE COU-DE-PIED

Beaucoup le visualisent et le travaillent trop bas. Il se situe le plus haut possible, entre les malléoles, c’est à cet endroit exactement qu’il faut forcer, en relâchant les orteils.

Tout le monde s’extasie devant les pieds de type Sylvie Guillem, très à la mode, que seuls certains ont naturellement !! La consolation pour les autres est que ce sont des pieds fragiles, difficiles sur pointes car ils font dévier l’axe, il faut énormément les renforcer. Bref, ce n’est pas toujours un cadeau.

La bonne nouvelle, c’est que tout le monde, par un travail approprié, peut « se faire » des pieds tout à fait corrects. L’essentiel est que le pied prolonge harmonieusement la ligne de la jambe, et soit en capacité de « porter » celle-ci.

La seconde chose importante que les pieds doivent acquérir est la FORCE. Essentiellement une force d’ancrage et de propulsion : pour s’appuyer, relever, s’élever. D’où : musculation. Les enfants ont le plus souvent des pieds assez faibles. Pas de cours sans plusieurs exercices spécifiques pour les pieds et les chevilles. Il faut les varier énormément pour qu’il n’y ait pas de relâchement dans les efforts.

LES CHEVILLES

Tant qu’on travaille en parallèle, on maîtrise. C’est dans l’en-dehors, rarement naturel, que celles-ci s’effondrent. Et là…

Pour pouvoir redresser la voûte plantaire, il faut un ancrage sérieux de tout le pied mais particulièrement de toute la tranche externe de celui-ci et : du petit orteil. Souvent le pauvre, il n’est guère vaillant pour cela ! C’est à éduquer.

Il faut corriger par derrière (ne pas hésiter à mettre les élèves de dos au milieu, ça leur permet de faire plus attention à ce qui se passe derrière, sans miroir et avec votre œil sur eux) et ainsi faire les dégagés à la seconde. Le pied de terre rigoureusement A PLAT ET CELUI QUI GLISSE AUSSI, le plus longtemps possible.

A l’avant

A l’arrière

LA DEMI-POINTE

Elle est verticale ou elle n’est pas ! C’est du moins ce qu’il faut dire aux élèves. Il faut donc leur faire travailler la pliure à la racine des orteils. A fond, et pas un petit peu. C’est-à-dire au maximum de chacun, qui est en général meilleur que ce qu’ils croient…

LES APPUIS

A PLAT l’appui est intégralement sur tout le pied, parfaitement étalé sur le sol. Mais le poids du corps lui repose sur l’avant : métatarse et orteils. On doit toujours être prêt à relever. Cela permet aussi d’allonger et étirer les genoux par l’arrière, et non tendre par la rotule et le quadriceps.

SUR DEMI-POINTES, l’appui est sur les trois premiers orteils, le quatrième et le cinquième s’écartant pour davantage de stabilité.

SUR POINTES, le deuxième et le troisième orteil sont les principaux responsables de nos acrobaties ! La cheville, parfaitement rectiligne doit être assez forte pour ne vriller ni vers l’avant ni vers l’arrière.

Un pied qui finira par faire une entorse !

Le pied