Les concours

Thème n°18 : LES CONCOURS

En réalité… Je déteste les concours. Mais je me force. C’est un tel outil pour nos élèves, un tel facteur de progrès, d’évolution, etc…

Je comprends bien les professeurs qui ne veulent pas en entendre parler : trop de travail supplémentaire, de complications, de déceptions, parfois des enfants qui à la suite d’un échec préfèrent arrêter la danse, alors que l’on voulait juste les encourager. Il y a de quoi renoncer, vraiment.

En réalité… Je déteste les concours. Mais je me force. C’est un tel outil pour nos élèves, un tel facteur de progrès, d’évolution, etc…

Je comprends bien les professeurs qui ne veulent pas en entendre parler : trop de travail supplémentaire, de complications, de déceptions, parfois des enfants qui à la suite d’un échec préfèrent arrêter la danse, alors que l’on voulait juste les encourager. Il y a de quoi renoncer, vraiment.

Je reproche aux concours de n’avoir pas su évoluer en soixante ans, à l’époque où ils voulaient « découvrir de jeunes talents ! » Mais maintenant, les jeunes talents, entre les réseaux sociaux et la médiatisation à l’extrême, on ne risque plus de passer à côté, on n’a plus besoin d’eux !

En revanche, ils se sont considérablement ouverts, « démocratisés » si j’ose dire, beaucoup d’écoles en ayant compris l’intérêt, tant sur le plan commercial que professionnel. Mais le virage qu’implique cette évolution n’est toujours pas pris.

Les juges

Ils n’ont pas la moindre formation, leur CV à rallonge suffit ! Grand danger : que faire de tous ces amateurs qui se présentent et n’ont pas les qualités pour les satisfaire, pour ces professeurs qui souhaitaient juste leur montrer le chemin de la qualité sans les humilier. Ces danseurs professionnels, ces professeurs de haut niveau ne savent pas ce que l’on peut ou pas attendre d’un élève juste « normal » avec un corps non adapté au départ mais qui par amour de la danse tente de se changer, ne savent pas faire la différence entre un mauvais et un bon enseignement amateur, parce qu’à leurs yeux non habitués c’est pareil.

 Ce sont des métiers tellement différents : enseigner aux professionnels doués, et aux autres…

Ces « autres », ils sont leur gagne-pain, leur public, ceux sans qui ils n’existeraient pas, ils ne gagneraient pas leur vie !!! Ils n’en ont aucune conscience, avec leurs jugements péremptoires, que malheureusement beaucoup écoutent.

Les organisateurs

Ils laissent les juges entièrement libres, impressionnés sans doute par leur « Nom », sans surveillance et sans contrôle, ou si peu, sans critères précis, surtout lorsqu’eux-mêmes ne sont pas professionnels. Comment pourraient-ils les contrôler ?

Les amateurs, dans les concours, c’est la manne, la corne d’abondance, ce sont eux qui financent. Sans eux tous ces concours qui se multiplient ne pourraient survivre. Cela mériterait que l’on se penche un peu sur leur cas…

Mais non.

Bref, j’y vais quand-même. Je veux que mes élèves progressent, s’ouvrent, ne restent pas avec pour seule ambition le gala de fin d’année où ils joueront les vedettes sans imaginer la réalité du travail qu’exige la danse classique.

Qui plus est les résultats aux concours ne veulent strictement rien dire… Et ne servent à rien. Bien des professionnels n’y ont pas particulièrement brillé, bien des « bêtes à concours » n’ont pas fait carrière. Alors, un peu de modestie ne serait pas de trop, de la part des organisateurs qui prétendent avoir le meilleur des concours parce-que c’est le plus sévère. Inutile de s’obstiner à faire la distinction entre amateurs et « pré-pros », puisqu’ils sont notés et considérés de la même manière. Et qu’il n’y a aucun contrôle sérieux sur le sujet.

Bien sûr, j’ai créé le trophée Tsirelle, prouvant qu’on pouvait faire un concours réellement adapté aux amateurs, mais il est saturé, remis en question chaque année tant les salles de spectacle sont difficiles à obtenir, et il est très complexe à organiser.

A bon entendeur…

Un commentaire

  1. Merci pour vos articles que je lis avec plaisir. Votre manière de voir les choses me parle tout à fait.
    Dans le cas de ce dernier article concernant les concours, merci d’avoir le courage de dire ce qui est souvent un secret de polichinelle. Les concours apporte énormément d’enseignement à nos élèves et pour les plus motivées, cela les fait beaucoup progresser. Malheureusement, qui sont les vrais amateurs dans les concours ? Ceux qui sont lamentablement éliminés, regardés avec mépris parce qu’ils n’atteignent pas le niveau que les juges attendent. Et qu’attendent ils ? Ils offrent des prix à des élèves qui suivent de toute évidence un enseignement poussé car non, on n’atteint pas ce niveau là en 2 cours/semaine ! Même avec des élèves appliqués. Mais pour s’en rendre compte, il faut travailler avec des élèves amateurs et nous avons la chance d’être à leur côté pour les soutenir dans cette voie.
    Dommage que votre concours Tsirelle soit si « loin » de chez nous (Liège). J’ai déjà eu envie d’y emmener des élèves … Pour des amateurs, le coût du déplacement et du logement sur place reste un frein et je les comprends bien sûr.
    Néanmoins, merci pour votre contribution à la danse à tous ces niveaux 🙂

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