Thème n°23 : ON S'HABITUE...
Attention !! On s’habitue aux défauts de ses élèves ! Et on finit par trouver cela normal, inévitable, alors que ça ne l’est pas.
Je ne dis pas qu’il faut s’auto flageller en permanence, mais si possible éviter l’auto satisfaction…
J’ai connu il y a longtemps une professeure, (puisque c’est comme cela qu’on dit maintenant) ancienne danseuse de l’Opéra, gentille et belle personne, qui faisait travailler le répertoire à des élèves dépourvues de toute base de classique. Elle pensait que c’était normal, elles ne pouvaient pas faire mieux, n’ayant pas l’En-dehors naturel, le Pied naturel, la Souplesse naturelle, etc… Alors elles dansaient très très mal, au risque même de se blesser, ne sachant pas monter sur pointes. Mais cela elle ne le voyait pas, elle ne s’était jamais interrogée, n’était jamais sortie de son conservatoire pour voir ce que faisaient les autres. Son directeur, n’y connaissant rien en danse, ne le voyait pas non plus. Tout le monde était content. Quant arrivait l’examen, où j’étais juge, il ne fallait pas pénaliser des jeunes filles qui n’y étaient pour rien.
Attention !! On s’habitue aux défauts de ses élèves ! Et on finit par trouver cela normal, inévitable, alors que ça ne l’est pas.
Je ne dis pas qu’il faut s’auto flageller en permanence, mais si possible éviter l’auto satisfaction…
J’ai connu il y a longtemps une professeure, (puisque c’est comme cela qu’on dit maintenant) ancienne danseuse de l’Opéra, gentille et belle personne, qui faisait travailler le répertoire à des élèves dépourvues de toute base de classique. Elle pensait que c’était normal, elles ne pouvaient pas faire mieux, n’ayant pas l’En-dehors naturel, le Pied naturel, la Souplesse naturelle, etc… Alors elles dansaient très très mal, au risque même de se blesser, ne sachant pas monter sur pointes. Mais cela elle ne le voyait pas, elle ne s’était jamais interrogée, n’était jamais sortie de son conservatoire pour voir ce que faisaient les autres. Son directeur, n’y connaissant rien en danse, ne le voyait pas non plus. Tout le monde était content. Quant arrivait l’examen, où j’étais juge, il ne fallait pas pénaliser des jeunes filles qui n’y étaient pour rien.
Je pourrais vous citer bien des exemples similaires.
Nous tous, même faisant du bon boulot, avons tendance, à force, à ne plus voir. Ou à penser qu’on n’y peut rien, ce qui n’est pas vrai.
C’est pourquoi il est si important de sortir de sa salle de danse, de faire des stages, des concours, d’aller voir quand c’est possible comment font les autres, et d’essayer de rester bien lucide sur ses propres élèves. On a un peu trop tendance parfois à s’extasier (c’est un peu nous, nos élèves !!) et à manquer d’objectivité…
Il m’arrivait souvent, après un beau stage que j’avais suivi, avec de beaux élèves, bien formatés et toussa, de me désespérer en retrouvant mes amateurs, et de faire une petite déprime… Preuve que quand-même il y a un fossé !
Et que c’est à nous de le combler !!!
Les élèves peuvent toujours plus, et même beaucoup beaucoup plus, mais eux-mêmes ne le savent pas !
Quelle satisfaction pour eux de découvrir ce qu’ils peuvent accomplir, et d’en profiter ensuite ! Car personnellement je ne vois pas quel plaisir on peut prendre à pratiquer une discipline que l’on ne maîtrise pas. Alors que se découvrir capable de maîtrise, de progrès, de dépassement de soi, quelle belle leçon de vie, quelle belle façon de se construire, de préparer son avenir.
Oui, même à l’ère de la satisfaction immédiate et éphémère je continue à y croire. Et je pense que c’est notre mission.
Pour reprendre les propos de cette merveilleuse personne et pédagogue qu’est Madame Anne-Marie Sandrini : « Vous n’avez pas un métier, vous avez une mission. » Je vois les choses ainsi.
Bien sûr que ce n’est pas avec tous les élèves que nous réussirons, loin de là. Mais ça ce n’est pas grave.
Ne renoncez pas à exiger toujours plus. Si vous ne vous contentez pas du minimum, les élèves ne s’en contenteront pas non plus. On peut exiger avec gentillesse et bienveillance, et ce n’est pas en encensant les enfants qu’on les aide à grandir. Laissons cela aux parents, ils le font très bien !